L'Abeille

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Écosse – 8 août 2012 – Cupar

Soyons clairs dès le début : on ne vient pas en Écosse pour le beau temps mais plutôt pour y chercher des nuages, de la fraîcheur et de la pluie. De temps en temps, quelques rayons réchauffent l'atmosphère mais il faut être réactif pour en profiter.

 

Ici, les vieilles pierres sont reines. On comprend que les fantômes y fassent de vieux os. Chaque détour de route semble chargé d'histoire, de luttes de clans, d'états ou autres, qui font et défont les vieilles alliances. Le drapeau bleu et blanc flotte partout et les slogans, qui autrefois faisaient la fierté des Écossais, continuent de naître sur chaque pan de mur vierge, principalement dans les grandes agglomérations. On y trouve ainsi de nombreux « Scotland Free » qui rappellent d'incessantes querelles avec leurs frères ennemis que sont les Anglais.

 

On est Écossais avant d'être Britannique. On met en avant son patrimoine, sa culture et ses traditions pour se justifier dès que possible. Les kilts aux différentes couleurs fleurissent un peu partout, rappelant incessamment où nous sommes, le whisky et la bière coulent à flot, tandis que, très tôt, de gros « rougeots dodus » chantent dans les rues.

 

Et, pourtant, dès qu'on sort des villes, que de merveilles s'ouvrent aux amoureux de la nature... Un vert dense et profond décore une nature généreuse où, ne le cachons pas, la beauté des paysages n'a d'égal que la dureté d'y vivre. Des champs sans fin habillent le regard, des moutons par centaines donnent l'illusion de pierres blanches parsemées le long des terres. Quelques énormes vaches paissent une herbe riche et abondante, tandis que la pluie ne cesse d'abreuver continuellement les ruisseaux et rivières.

 

L'eau est partout. Sous forme d'étangs, de lacs, de mers. Pas un kilomètre franchi sans que ne se dévoile ce précieux liquide.

 

Les paysages sont sauvages, bruts ! En dehors des villes, l'homme a dû se battre pour s'implanter et y rester. Il faut parfois effectuer plusieurs dizaines de kilomètres avant de trouver une habitation, les routes ne laissent passer qu'une voiture, mais les Écossais ont su se créer des petits paradis, où chaque terre isolée devient le fief d'un mini-seigneur, qui se donne droit de cité sur leurs biens. On est certes bienvenu ici mais la patte blanche est indispensable à tout déplacement et, surtout, on se doit de respecter les traditions, au risque d'être superbement ignoré.

 

Mais revenons à Dame Nature et ne nous laissons pas intimider par quelques muscles... Direction l'île de Skye au nord-ouest. Cette île pourrait être considérée comme le must en termes de paysage. Des couleurs enivrantes, quelques rares habitations bordant une mer indomptée, des moutons par milliers et quelques autochtones qui, tout en étant hospitaliers, défendent farouchement leur droit à la terre. Il en faut cependant plus pour refreiner les touristes qui viennent en quête de repos, d'Américains recherchant leurs origines ou, tout simplement, de personnes éprises pour un temps d'une vie simple et sans fioriture, où vivre dans une ferme rappelle ce qu’on voudrait être mais qu’on n'ose pas. Par peur de s'engager, peut-être, peur de perdre son confort, sûrement...

 

À bientôt,

 

L'Abeille

 

Comme d'hab’, quelques photos en cadeaux.



08/08/2012
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