L'Abeille

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France – 13 novembre 2015 – Journée noire

C’est la première fois que je prends mon clavier pour partager autre chose que ce que je peux voir à travers le monde, mais seulement pour écrire quelques lignes qui ne se veulent ni politiques, ni revendicatrices. Peut-être est-ce un peu niais ou naïf mais c’est la seule solution que j’ai trouvée, maintenant, pour partager mes pensées, mes peurs... Malheureusement, tous les jours, dans certains coins du monde, des milliers de personnes disparaissent de la même manière, ou pire.

 

Mais, aujourd’hui, un brusque rappel vient de frapper à nos portes. Nous ne sommes pas épargnés, une fois de plus. Nous ne luttons pas contre un État mais contre ce que certains appellent une idéologie basée sur une religion. Le débat s’ouvre ensuite sur cette religion et certains l’en tiennent responsable, d’autres non. On pense tous que notre interprétation est la bonne, que nous savons mieux que notre voisin, que nous avons le droit d’avoir peur, ou pas. Mais, finalement, une des conclusions les plus simples serait d’admettre que, pour le moment, nous ne savons rien. Nous ne comprenons rien à ce nouvel environnement.

 

Nous ne savons pas par quel bout « attaquer le problème » et les conséquences peuvent être immenses. Certes, en termes de vies, que ce soit en France, mais aussi partout dans le monde, en Syrie, au Liban, en Afghanistan, au Nigéria, au milieu des mers… Là où des civils ne font que subir la folie meurtrière de quelques-uns. Mais, au-delà de tout cela, c’est notre unité, c’est ce que nous avons appris à être, qui risque d’imploser si l’on ne sait réagir. Pendant des siècles, des personnes se sont battues pour que nous puissions avoir ce que nous avons aujourd’hui et les piliers de nos valeurs sont ébranlés. La peur de l’autre parce qu’il est différent ne doit pas devenir ce que nous pensons être la solution. Beaucoup de ces problèmes semblent également venir de « notre intérieur ». Nous ne semblons plus capables d’offrir des rêves, des buts, des idéaux et créons des spirales de violences. Nous nous battons pour des détails et occultons les grands sujets. Et cette peur, en y répondant par le cloisonnement, ne ferait que contribuer au but recherché par ceux qui décident de ces actes. Certes, nous devons protéger notre environnement, se rassurer, mais ne pas se diviser.

 

Nous devons au contraire nous tourner vers les autres, qu’ils soient de notre hexagone ou de bien plus loin, comprendre que cette diversité est la meilleure et la plus belle des solutions, que nous ne devons pas répondre à cela avec nos propres extrémismes politiques. Nous devons dépasser la médiocrité qui nous entoure pour aller de l’avant, retrouver un idéal autre que personnel, des motivations tournées vers un but commun, autre que celui de la violence et de la vengeance, prouver que la solution n’est certes pas de « tendre l’autre joue » mais n’est pas « œil pour œil, dent pour dent ». L’extrémisme, dans toutes ses configurations (politique, religieux…), n’apporte rien, mais l’idéalisme, la fraternité et l’ouverture aux autres nous grandissent, nous protègent et ne peuvent être que la seule réponse.

 

Certes, il ne faut pas non plus oublier que notre histoire a également été construite au prix de nombreuses larmes, de sang versé, ce qui n’est jamais juste, et qu’en gardant cela en tête nous ne pouvons donner de leçons aux autres et devons rester humble. Nous devons comprendre comment nous en sommes arrivés aux tristes incidents de cette nuit, des mois précédents. Et ne pas limiter notre réflexion à quelques brèves de comptoirs, souvent raccourcies et peu réfléchies. Cela serait réducteur et sûrement destructeur.

 

Nous devons pleurer nos morts mais pas uniquement ; nous devrions pleurer ceux qui, chaque jour, disparaissent pour des raisons identiques partout dans le monde. Nous sommes aujourd’hui tous dans un bateau que nous devons guider TOUS ensemble, pour endiguer cette spirale de violence.

 

J’aime la France pour ce qu’elle est, ce qu’elle a été, ce qu’elle a traversé et, je l’espère, pour ce qu’elle sera. J’aime l’Homme pour ce qu’il est capable de faire, d’exprimer, mais qui, bien trop souvent, oublie que le respect de l’autre doit être une obligation qui s’exprime plus qu’elle ne se dit. Nos valeurs fondatrices ne doivent pas disparaître, elles doivent être remises sur le devant de la scène.

 

Il ne tient qu’à nous de savoir comment réagir, comment être grand. Ne pas se renfermer et être ensemble, TOUS…



14/11/2015
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