L'Abeille

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Mongolie - 3 avril 2018

Quand la nuit tombe, la température en fait de même. Seul moyen de se réchauffer : allumer le petit poêle en métal qui trône au centre de la yourte et diffuse autour de lui une chaleur pouvant vite devenir accablante, alors que, dehors, l’eau se transforme en glace, les chiens se roulent en boule et les chevaux arborent un long poil les préservant de toute morsure hivernale.

 

Vous l’aurez compris, c’est en Mongolie que se passe cette histoire. Dès qu’on évoque ce nom, on pense à Gengis Khan, aux chevaux, aux nomades et à d’immenses steppes vertes ou enneigées. Et vous avez raison. Dans ce pays qui se déclare lui-même comme étant « le seul État nomade au monde », les clichés n’en sont point. C’est là tout un mode de vie qui « résiste encore et toujours à l’envahisseur ».

 

Si la modernité semble s’attaquer doucement à certains principes, l’âme reste la même. Ce ne sont pas les quelques panneaux solaires embourgeoisant les yourtes qui changeront ce mode de vie ancestral. Certes, il y a maintenant la télé, la lumière, et parfois même un congélateur pour l’été, mais rien n’y fait. On naît mongole, on est nomade ! Paraît-il que même certains citadins d’Oulan-Bator y reviennent. La ville coûte cher, les steppes donnent tout ce qu’elles ont.

 

Mais revenons à nos moutons… Si le climat change, victime d’un certain réchauffement, les hommes changent aussi. L’hospitalité qui rythme la culture de ces habitants commence à se butter à la modernité. Autrefois, elle était vitale. Les rigueurs du climat l’imposaient car, sans abri, on pouvait mourir. Aujourd’hui, la voiture a densifié le trafic d’êtres humains, et ces derniers, souvent issus de la ville, continuent de s‘arrêter quand bon leur semble dans la première yourte qu’ils voient. Alors imaginez ceux qui vivent le long des quelques routes où défilent en tout temps et toute heure ces invités citadins cassant le fragile équilibre d’autrefois. À côté de cela, la modernité apporte son lot de confort et de sucreries qui change également les formes. On grossit, on utilise la voiture pour aller chercher les vaches ou les chevaux, on réduit ses migrations à quelques kilomètres, et ainsi de suite. Ce monde change si vite. Pour le meilleur ou le pire ?

 

Mais ces quelques lignes ne doivent pas faire oublier que la Mongolie reste encore un paradis pour qui aime le froid, la neige, les immenses steppes vertes frappées de chaleur en été, où tout y vit en semi-liberté. Il faut parfois marcher plus de 100 kilomètres pour retrouver ses chevaux, accepter que, la nuit, les loups emportent quelques brebis, accepter que la nature soit encore pour quelque temps celle qui impose son rythme. Un pays qui laisse encore tout intact le mythe que chacun peut être un explorateur et voir des terres que nul n’a foulées avant.

 

Quelques photos ajoutées.

 

À bientôt.

 

L’Abeille



03/04/2018
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