L'Abeille

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Madiba - Janvier 2018

Il n’est pas évident d’écrire sur un sujet qui mettra peut-être encore des décennies à se réaliser. Mais ces derniers temps, j’ai été tellement bercer et instruit par les histoires des autres qu’en faire de même serait finalement un moyen de partager sur le temps l’écriture d’une histoire, d’un rêve, d’une vie.

Tout commence il y a peut-être 25 ans, peut-être un peu plus, peut-être depuis toujours. Voguer autour du monde ; sans autre limite que celle qu’impose le climat, parfois les frontières. Un rêve que bien d’entre nous caressons, chacun à notre manière. Pour moi, c’est sur l’eau que se rêve doit se matérialiser, là où pour d’autres ce sera autrement. Et comme c’est un rêve, il est nécessaire que la réalisation en soit parfaite, à commencer par ce qui en est le moteur, à savoir un bateau à voile. Je ne ferai pas ici mon CV nautique, mais disons que je dispose de l’expérience nécessaire me permettant de savoir ce que je veux ou non, de ce que je peux ou non.

Depuis toujours à arpenter les salons, les magazines, les pontons, doucement mes espérances ont pris forme. Persuadé que dans 5 ans je pourrais partir, la réalité du monde a cependant rapidement pris le dessus, renvoyant à toujours plus tard ce que j’imagine, car ne voulant pas faire de compromis dans la poursuite de mon objectif. Certains diront qu’il s’agit là d’une erreur, que l’on doit profiter dès que possible, d’autres diront qu’en cas de succès « il a eu la patience de ses envies ». Mais au final peu importe ce qui se dira. Ce qui m’importe est ce en quoi je crois, ce que je veux, mais surtout ce que je ne veux pas.

 

Et c’est à l’aube de la quarantaine, en mai 2017, que ce projet connaît un premier coup d’accélérateur. IL est temps d’avancer, de prendre quelques risques, d’essayer et explorer, et pourquoi pas de se décider. Tout en gardant en tête que tout comme la vie, rêver ne doit pas être un fardeau. D’autres projets doivent continuer de cohabiter et que l’on ne peut vivre autour d’une idée fixe.

 

Revenons donc à des pensées plus terre à terre. Acheter un bateau est une chose, il faut ensuite pouvoir l’entretenir, s’entretenir, y prendre du plaisir. Sans chaque soir espérer avoir une tambouille qui vienne de la mer ou de quelques rencontres hasardeuses. Tant d’éléments à mettre en place qu’il est compliqué de savoir par où commencer. Alors revenons au début : un bateau…

 

IL faut que celui-ci permette d’aller là où il fait très froid, là où il fait très chaud et bien sûr entre les deux. Il doit pouvoir remplacer les murs que Maslow considère dans sa pyramide. Etre suffisamment grand pour s’y sentir bien, accueillir parfois, héberger tout ce qu’un consommateur de notre monde a besoin pour explorer le monde, pouvoir accéder là où seuls les barques ont droit de cité. Permettre une réelle autonomie, devrais-je dire une certaine autarcie. Et surtout, pouvoir être manipulé par peu de bras. Ces exigences bien connues de nombreux navigateurs mettent tout de suite la barre haute en termes de fabrication, car pour une raison dans laquelle la rationalité est toujours discutable, pour le moment, il faut que tout cela soit neuf.

 

Et c’est là ou l’histoire commence vraiment. Après ces derniers mois avoir fait le tour de quelques chantiers proposant du rêve avec des coques tout aussi intéressantes les unes que les autres, aucune ne correspond parfaitement à ce qui est dans mon imaginaire. Je me rapproche donc un peu hésitant d’un architecte naval, persuadé que cette option sera si onéreuse qu’elle ne restera que dans le fond d’un tiroir, même si demain le loto m’ouvre ses bras.

 

S’en suit quelques discussions avec différents architectes qui finissent par me convaincre qu’il est finalement possible d’envisager sérieusement cette option.

L’un de ces hommes de plans marins retient mon attention plus que d’autres et une première contractualisation se fait, permettant d’entrer dans la phase d’avant-projet. A savoir dessiner le bateau idéal répondant à des années de réflexions.

Ce travail qui s’étalera sur environ 3 mois va permettre de soulever de nombreuses questions, et toutes vont être abordées dans les lignes ci-dessous et à venir, et ce afin de revenir au concept de ces articles : partager des histoires afin d’enrichir un village d’expériences profitables à ceux qui ont besoin d’informations, ou qui désirent en partager.

 

Avant même qu’Il n’existe, il a un nom : ce sera Madiba ! En référence à cet homme qui m’inspire tant, et a su démontrer que l’humanité est encore capable de belles choses.

 

Puisque maintenant les présentations sont faites, avançons sur les premiers éléments techniques.

 

Madiba sera un dériveur en aluminium, permettant d’accéder à peu près partout, l’aluminium étant également un gage de garantie en ce qui concerne la sécurité car plus résistant aux chocs. La taille finale (je reviendrai dessus un peu plus tard) ayant été évaluée à 56 pieds, un seul mat demanderait bien trop d’efforts à gérer, donc l’option d’en mettre deux s’est rapidement imposée permettant de diminuer la surface des voiles (diminuant les efforts sur la structure) et d’offrir de nombreuses sécurités additionnelles. Il a également été décidé de mettre deux moteurs plutôt que de suivre la configuration traditionnelle d’un gros moteur accompagné d’un propulseur d’étrave. Pas forcément beaucoup plus cher mais bien plus sécurisant, et si la manœuvrabilité dans les ports s’en ressentira probablement un peu, l’autonomie voulue devrait limiter la nécessité de s’y rendre constamment.  

 

Madiba sera équipé de 3 cabines (2 doubles et 1 avec 2 lits superposés) et 2 douches, 1 large espace de vie dominant la mer, un bureau, une cuisine se projetant sur l’extérieur, un cockpit où il fera bon vivre, et de nombreux rangements permettant de se déplacer avec sa maison, tel un escargot. Et il y aura de quoi plonger, kiter,

 

Voilà dans les grandes lignes ce qu’il en est, quelques images du projet dans la catégorie associée.

 

Je reviendrai avec plus d’informations dans les prochaines semaines afin de ne pas vous noyer d’informations dont vous ne sauriez que faire.

 

Mais gardez bien à l’esprit qu’il s’agit là encore d’un rêve et que d’ici sa concrétisation tout peut changer. C’est surement ce qui rend la vie aussi intéressante.

 

Bonne soirée

 

L’Abeille



20/01/2018
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