L'Abeille

Petit tour sur une île, plus connue sous le nom de Bornéo, nom qui n’a pourtant rien d'officiel. Pour ce qui est du pays, on peut choisir entre l'Indonésie ou la Malaisie, et c'est actuellement dans le nord-est de cette île (partie malaisienne) que je me trouve, plus exactement dans la province de Sabah.

Ici, les visages sont malais mais, en proportions égales, on trouve des faciès indiens, chinois ou indonésiens, signe de l'histoire riche en mouvements et migrations de cette partie du globe. Toutes les religions s'y mélangent, le musulman (religion officielle) y côtoie le chrétien, tandis que le bouddhiste discute avec l'hindouiste, et le tout dans une relative tolérance, donnant parfois d'étranges images, telle une femme voilée se promenant à côté d'un pêcheur en slip de bain. Riches et pauvres sont ensemble, les passions étant les mêmes : les courses de chevaux, le football, le tuning des voitures et le karaoké. Les rues sont inondées de produits chinois et, à chaque fois qu’on achète une cigarette (et non un paquet, les cigarettes se vendant à l'unité), il faut acheter le briquet qui va avec.

Côté architecture, on ne peut pas dire que ce soit grandiose. Certes, quelques temples et mosquées se distinguent au coin de certaines villes, rues ou ruelles mais, généralement, il ne s'agit que de blocs de bétons plus ou moins anciens, quelques buildings ici et là, donnant pour impression générale l'idée d'évoluer dans un village Playmobil. Les rez-de-chaussée sont consacrés aux échoppes et les deux ou trois étages servent d'habitation. Quelques couleurs ici et là animent ces villes sans âme qui prennent une autre dimension une fois la nuit tombée. Car l'obscurité donne rapidement vie à ce qu'on appelle ici les « night markets ». En pénétrant ces lieux de vie, on atterrit dans un autre monde. Les fruits s'étalent sur des dizaines de linéaires, les poissons et crevettes du jour s'achètent et se cuisinent sur place, tandis qu'au milieu des étalages des cantines s'improvisent, faites de tables et de chaises en plastique, où la ville se donne rendez-vous pour partager les aventures de la journée.

Mais c'est surtout côté nature que Bornéo s'exprime. Plus de la moitié de son territoire est encore couvert de forêt vierge (l'autre moitié essentiellement de palmiers pour la production d'huile). La jungle livre sa flore et sa faune au prix de quelques efforts et de patience, mais qu'il est doux et impressionnant de voir surgir de nulle part un orang-outang, d'écouter les piaillements de milliers d'oiseaux ou d'observer des bandes de singes nasiques ou autres macaques divaguer au gré des branches. Un monde tout aussi dense qu'insoupçonné.

Un peu plus loin, des plages paradisiaques s'ouvrent sur des récifs de coraux où une infinité de poissons évoluent dans des eaux d'une transparence presque surnaturelle.

Pays enchanteur aux multiples facettes, qui mérite une longue halte.

Quelques photos prochainement.

Bises,

L'Abeille