L'Abeille

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Sénégal – 8 juillet 2013 – Dakar

Bon... Dakar, c'est fait ! Mais pas forcément comme il était prévu que ce soit fait.

 

Le Mali, pas de problèmes. Les voitures ont avancé sans broncher, nous permettant de traverser de multiples paysages et villages. Passant de zones désertiques à de vertes collines, de petits canyons à des villages parsemés aux maisons de banco. Le voyage malien se termine à Kayes, où l'architecture coloniale côtoie les maisons modernes faites de parpaings de moindre qualité. Le fleuve Sénégal donne l'impression d'une artère de fraîcheur, alors que la ligne de chemin de fer reliant Dakar à Bamako est le poumon économique de cette ville à taille encore humaine, dont l'activité semble constante et le charme indéniable.

 

Plus loin, un flot ininterrompu de camions indique que nous sommes proches de la frontière. Le passage de celle-ci, bien que long et rempli de discussions, négociations et attentes, principalement du côté sénégalais, ne pose pas de problème particulier, si ce n'est qu'on m'autorise à rentrer au Sénégal sans aucune formalité ni tampon sur le passeport, prétextant que les nouvelles procédures ne sont pas encore claires et qu'il faut que je me rende à Dakar (ou à Bamako !!!) pour éclaircir tous ces points ! Le douanier, ayant cependant eu pitié de mes 2CV, m'orienta vers Dakar.

 

Une petite panne mineure nous arrête quelques minutes avant de reprendre la route mais nous pouvons sans problème continuer. Ce n'est, cependant, que les prémices d'une autre panne, cette fois-ci majeure, qui va nous conduire vers de nouvelles histoires.

 

À environ 150 kilomètres de la frontière, et à 100 kilomètres du premier village digne de ce nom, au milieu de la forêt de Baba, un problème de suspension « couche » une des deux voitures. La seconde automobile part alors chercher quelques mécaniciens et me voilà pendant plus de trois heures, la nuit tombante, attendant un secours potentiel. Mais tout se passe pour le mieux et, en début de soirée, à l'aide d'une cale en bois coincée sous la voiture, du mécanicien et de ses deux « adjoints », nous pouvons reprendre la route et, trois heures plus tard (pour 100 kilomètres), nous atteignons la ville de Tambacounda.

 

Après avoir passé la nuit dans le seul hôtel proche du garage, dans une sorte de complexe mélangeant boîte de nuit, bar pour ivrognes et chambres occupées par des sauterelles, une réparation de fortune se fait (avec, à l'heure de pointe, pas moins de six personnes en même temps sous la voiture), permettant de faire 100 kilomètres de plus, avant que celle-ci ne cède et n'immobilise à nouveau la voiture.

 

Cependant, coup de chance dans notre malheur, un camion capable de « gruter » la voiture passe par là et nous propose, moyennant quelques menues monnaies, de nous amener à Dakar, la seconde voiture devant suivre (car plus de place sur ce dernier). Le marché est vite négocié et la voiture chargée. On s'arrête rapidement dans le village suivant pour décharger les quelques fournitures qui étaient sur le camion et les donner à un cousin local, on cale la voiture proprement, et c'est parti...

 

Durant les douze heures qui seront nécessaires pour avaler les quelques 450 kilomètres nous reliant à Dakar, nous traversons des paysages sublimes. Tout est certes plat mais les forêts de baobabs agrémentent la vue, des agriculteurs utilisent ânes, bœufs ou chevaux pour labourer et, tout au long de la route, de nombreux petits commerces vendent bois et charbons aux routiers, qui devront ensuite s'acquitter de petites taxes auprès de chaque poste de police routier, ces achats étant officiellement interdits. J'aurais également le temps de comprendre que les routiers ont un code de la route bien à eux, pas toujours bon pour mon cœur, et la seconde voiture utilisera ses trois roues de secours créant quelques sueurs froides en fin de voyage.

 

Mais nous sommes finalement à Dakar, en pleine nuit, avec un mécanicien recommandé par différents contacts, qui nous attendra aussi longtemps que nécessaire afin de nous amener dans son garage.

 

Après diagnostic, il faudra une semaine pour tout remettre en état, période qui sera donc utilisée pour visiter le Sud du Sénégal et la Gambie, avant de reprendre la route du Nord vers la France.

 

Je reste pour le moment encore un clandestin au Sénégal car, bien qu'une fois arrivé à Dakar j'ai pu récupérer mon visa, je n'ai pour le moment pas encore de tampon officiel d'entrée dans le pays, personne ne voulant me le faire ou alors sous quelques compensations financières... Dur dilemme que de devoir choisir entre intégrité et praticité.

 

L'équipage a également changé : Moriba, qui était parti de Bamako avec moi, rentre au Mali et je récupère trois nouveaux compères, avec qui nous devons terminer le voyage pour espérer être de retour fin août en France avec les voitures.

 

D'ici là...

 

Pour le moment, il n'est pas possible de mettre quelques photos mais j'ai bon espoir de pouvoir le faire prochainement.

 

À suivre,

 

L'Abeille



08/07/2013
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