L'Abeille

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Madiba - Septembre 2018

L’intérieur d’un bateau n’est autre qu’un gros Lego où il faut faire entrer le maximum de choses en un minimum de place. Ce sont là de savants calculs comme le fait de tenir compte de la forme de la coque et des différents impératifs liés à la structure du voilier, réfléchir à la maintenance du bateau (accéder aux moteurs du bateau par exemple) et, surtout, pouvoir ranger le plus de choses possible car, si l’on peut à peu près savoir quand on part, on ne sait pas forcément où ni combien de temps. Il faut en tenir compte, que ce soit au niveau des vêtements, de la nourriture (on ne vit pas que de poisson et d’eau fraîche) et, j’aurais tendance à dire, des innombrables joujoux qui font le quotidien de ce type de projet.

 

Ce travail se fait initialement autour « d’un verre » en décrivant tout ce qu’on peut imaginer, puis vient la dure réalité des plans. Pourquoi « dure » me demanderez-vous ? Car commencent les compromis, tout n’étant évidemment pas réalisable. Le designer et l’architecte travaillent, proposent des plans, ajustent, font, défont, refont. Un travail de patience qui cherche à concilier (parfois réconcilier) celui qu’on appelle l’armateur avec la réalité. Toutefois, ne déprimons pas, ce qui commence à se dessiner ressemble de plus en plus à ce qui a été rêvé, même si nous n’en sommes encore qu’à des réalisations de papier.

 

Je ne reviendrai pas sur le design intérieur de Madiba (que vous trouverez également dans les photos), puisque précédemment écrit (article « janvier 2018 »). Toutefois, en ce XXIe siècle, technologie aidant, avec un casque branché sur un ordinateur, il est possible de se promener sur le bateau, à l’intérieur comme à l’extérieur : s’asseoir à la table carte, circuler dans la cuisine, être sur le pont et regarder les mâts. Et cette expérience, aussi futile puisse-t-elle paraître, permet de s’imprégner, de valider ou de modifier, pour que, lors d’une possible construction, tout ait été pensé et optimisé comme rêvé.

 

Cette phase est également le moment de se pencher sur les aspects techniques pour qui s’y intéresse un minimum. Si c’est là l’un des rôles de l’architecte, l’intérêt de rêver et dessiner son bateau est également de le connaître entièrement. On parle électricité, plomberie, menuiserie, métaux, bois, ergonomie, aérodynamisme et bien d’autres sujets, découvrant des métiers qu’on ne soupçonnait plus, des matériaux dont les noms semblent être issus de documentaires animaliers ou du dernier catalogue Ikéa.

 

On y parle aussi design : couleurs du plancher, des meubles, type de poignée de porte, couleurs des assises, esthétique des spots… Bref, une collection de questions qui ne font que plus accaparer l’esprit, au risque de se retrouver l’esprit vide dans le futur, tant il ne faudra plus réfléchir.

 

Tout est calculé, anticipé, pensé. Le hasard ne semble pas s’inviter, mais attendons une possible réalisation car, à ce jour, le facteur humain domine encore légèrement la machine, ce qui laissera surement place à quelques surprises de première ou dernière minute.

 

Pendant que ce travail, que dis-je, ce plaisir, se déroule, il faut parallèlement se poser la question du financement du projet. Car, à moins d’avoir les moyens de « payer cash », il faut, comme pour une maison, chercher des fonds que peu d’établissements bancaires sont enclins à prêter. À l’inverse d’une maison, un bateau n’est pas un investissement prenant de la valeur, alors qu’il coûte au moins tout autant. Et, une fois le bateau à l’eau, il faut vivre, l’entretenir, l’assurer… Mais bon, paraît-il qu’on n’a qu’une seule vie donc autant se faire plaisir !

 

Ce sera là l’objet de mon prochain post, car les chiffres peuvent facilement donner mal à la tête.

 

Quelques visuels intégrés dans la categorie « photo ».

 

À bientôt,

 

L’Abeille



17/09/2018
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