L'Abeille

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Mauritanie – 29 juillet 2013 – Nouakchott

Après Saint-Louis s'étend et se tortille la vallée du fleuve Sénégal. On a parfois l'impression de se retrouver au milieu du bassin aquitain, tant les cultures se développent, les moissonneuses batteuses rivalisant avec les tracteurs flambants neufs. Ici, tout semble se construire à toute vitesse, aux rythmes des récoltes de plus en plus importantes et des investissements étrangers affluant dans cette région afin de profiter de cette aubaine.

 

Même les routes sont en train de se refaire une beauté, nous contraignant à effacer de notre programme la ville de Podor et à passer une nuit dans cette ville étape qu'est Richard-Toll, à quelques kilomètres du bac de Rosso, passage obligatoire pour la Mauritanie.

 

Le lendemain matin, après un lever aux aurores, la frontière sénégalaise apparaît et, finalement, les tracasseries viennent plus des badauds tentant de « faire leur beurre » avec des pigeons tels que nous, qui en représentons l'image parfaite, que des douaniers et autres corps d'État auxquels nous devons nous confronter. En peu de temps et après un supposé petit pot de vin (il en fallait bien un), nous embarquons pour le pays maure !

 

Grâce à quelques contacts et amis mauritanien, le passage à la frontière n'est qu'une formalité vite expédiée et bien encadrée (qu'ils en soient chaleureusement remerciés par ces quelques lignes). Et nous prenons une route en si mauvais état qu'il nous faudra plus de deux heures pour franchir les 50 premiers kilomètres. Cela donne le temps d'observer paysages et populations et de constater que le fleuve n'est pas qu'une frontière physique mais nous plonge dans un autre monde.

 

Certes, il y a encore des populations noires, mais la majorité d’entre eux sont typés arabes. Les plaines verdoyantes se transforment instantanément en sable ocre, où quelques dunes dominent, habillées d'arbres et arbustes. Le dromadaire règne en maître et de nombreux villages, dont certaines maisons ont des couleurs bien surprenantes (jaune, violet...), s'éparpillent le long de la route jusqu’à Nouakchott. Mais, avant d'arriver à la capitale, c'est un autre désert qui prend le pas.

 

Celui-ci devient blanc, plat, balayé par un vent du nord, nous empêchant de dépasser les 55 km/h (pour une vitesse de 60 km/h habituellement). La vie semble limitée à quelques mètres de chaque côté de la route, pour se transformer en peu de chose au-delà. Mais ces immensités ont une certaine séduction et il est compliqué de ne pas se laisser hypnotiser par cette étendue sans fin...

 

Les voitures tiennent le coup, chaque secousse au volant étant cependant un moment d'angoisse, guettant tout bruit suspect ou grincement nouveau. Mais rien... Elles avancent, et c'est tant mieux.

 

Au loin se dessine Nouakchott, qui marque par son absence de relief citadin et son étendue.

 

À suivre

 

À bientôt,

 

L'Abeille



29/07/2013
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