L'Abeille

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Maroc – 20 août 2013 – Tanger

Plus que quelques heures sur le continent africain. Sentiment étrange mêlant l’impatience de mener à bien cette petite histoire et la tristesse de quitter ce quotidien fait d'imprévus constants, de rencontres et d'apprentissage. Certes, ce n'est pas encore terminé, mais les 500 kilomètres qui restent à parcourir en territoire européen seront moins amusants, moins « originaux »...

 

L'instant n'est cependant pas encore au bilan de ce voyage car il reste à rallier Barcelone (là où le ferry liant les deux plaques continentales nous déposera) à Marseille. Il est encore temps de profiter des images et des paysages qui nous ont accompagnés tout au long du Maroc, au travers des déserts, de l'Atlas, qu'il soit haut ou moyen, des rencontres et des pannes.

 

Après s'être faufilés dans les gorges du Todra, après avoir passé des cols à plus de 2 700 mètres d'altitude où il a fallu, pendant près d'une heure, rester en première à environ 15 km/h, après avoir contemplé des plateaux d'altitudes rocailleux où seuls les troupeaux d'ovidés peuvent se rassasier, après avoir admiré les lacs sauvages servant de refuge d'une nuit et découvert la vie de ces petites villages accessibles uniquement quelques mois par an, il faut se rendre à l'évidence, le Maroc est de toute beauté et il faudra encore bien des passages pour en découvrir de nouvelles facettes.

 

On ne peut nier la gentillesse des Marocains qui, en dehors des zones touristiques, sont accueillants, serviables et toujours prêts à aider. Mais on ne peut aussi que constater que la présence de touristes crée malgré tout de nombreuses attentes, n'hésitant pas, par moments, à mettre une certaine pression pour obtenir quelques cadeaux en contrepartie d'un gîte ou d'une aide.

 

Dans ces espaces reculés, on ne compte pas non plus le nombre d'enfants qui quémandent le long des routes dès que quelque chose peut ressembler à un touriste, allant jusqu'à courir de chaque côté des voitures tout en essayant d'ouvrir les portières pour y récupérer quelques affaires qui traînent.

 

L'écologie ne fait pas non plus bon ménage avec les Marocains. On ne compte plus le nombre de sacs plastiques et autres détritus qui pullulent dans des endroits paradisiaques (ou pas), qui ne demanderaient qu'à être préservés ou, a minima, épargnés, ce qui laisse aux souvenirs une certaine amertume.

 

Mais il ne faut pas oublier non plus qu'on peut encore bénéficier de zones sauvages, où il est possible de planter sa tente, tout en s'attendant à voir sortir de nulle part et à n'importe quelle heure quelques Marocains, curieux ou de passages, mais pas plus embêtants que ça, bien au contraire.

 

Les forêts de cèdres, les champs infinis de blés fraîchement moissonnés, les hautes falaises et les oueds constituent un quotidien qu'il est difficile de laisser derrière soi, surtout à l'approche de villes telles que Fès ; la beauté de cette ville impériale est incontestable mais son dynamisme incontrôlable ne peut que contraster avec le calme et la douceur de vivre vécus précédemment. Les villes de Moulays Idriss ou les ruines de Volubilis ramènent à une certaine tranquillité, alors que les rues aux couleurs blanches et bleues de Chefchaouen ne restent agréables et fréquentables que tôt le matin, avant que le tourisme de masse et les boutiques de souvenirs ne s'éveillent et ne donnent à cette bourgade un aspect de « carton pâte » qui n'est pas sans rappeler des parcs tels qu'Eurodisney.

 

Et, au bout de la route, après avoir passé les stations côtières aux interminables bouchons, où les policiers sont postés sur chaque rond-point afin de faire respecter les priorités, se dresse Tanger, ville en pleine reconstruction et reconversion, symbole d'un nouveau Maroc, cherchant plus à trouver son énergie dans l’industrie que dans l'agriculture. Les bâtiments coloniaux aux façades décrépies laissent progressivement la place aux immeubles neufs et le port se projette dans le luxe et le loisir.

 

À suivre, donc...

 

Les photos de tout le voyage devraient bientôt être mises en ligne, ce qui vous donnera une petite idée de ce que nous avons traversé et me permettra de garder quelques souvenirs de cette route et ces instants uniques, qui ne demandent qu'à être revécus, quel qu’en soient les moyens ou conditions.

 

À très bientôt depuis Marseille, Inch'Allah !

 

L'Abeille



18/08/2013
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