L'Abeille

L'Abeille

Mali – 28 mai 2012 – Bamako

Tout commence ici, dans cet aéroport de Casablanca, à attendre un hypothétique vol vers Bamako... Dans la salle d'enregistrement, les éclats de rire fusent, les pronostics vont bon train quant à la ponctualité de l'avion jusqu'à ce qu'une clameur s'élève, la foule ovationnant pendant quelques minutes une équipe de jeunes Maliens venant de remporter le championnat régional de « bras de fer » ! Ils sont là, au milieu de nous, les médailles autour du cou et des biceps au moins aussi gros que mes cuissots, certains enveloppés (le bras, pas l'athlète) dans des bandes de repos sur-mesure, s'affichant fièrement au milieu du public, jusqu'à ce que l'hôtesse vole la vedette en annonçant qu'on peut embarquer. C'est alors une ruée vers l'or, ignorant nos athlètes, chacun courant dans la passerelle pour s'accaparer le siège qui lui était réservé, au grand désarroi des hôtesses qui, impuissantes, se font marcher sur les pieds, bousculer, mais toujours avec un sourire, ayant capitulé à rétablir un « ordre » qui n'a jamais existé.

 

À l'ouverture de la porte de l'avion, à Bamako, une vive chaleur s'engouffre dans l'avion. De la même manière qu'il faut se hâter de rentrer, on se dépêche pour en sortir et être le premier à passer le poste frontière de l'aéroport. Formalités accomplies, on dépasse une ribambelle de chauffeurs et changeurs de monnaie en tout genre et direction le centre-ville.

 

Les rues, d'asphalte ou de terre rouge, se mélangent allègrement. Point de gros embouteillages et les vieilles Mercedes se faufilent les unes entre les autres sans que les oreilles ne saturent de coup de klaxon. Des centaines de mobylettes chinoises dévalent les artères tandis que piétons, vaches et ânes se partagent le reste de la chaussée.

 

Ici, la couleur est partout, dans les vêtements, sur les voitures, camions et échoppes bordant les routes. Les visages restent tous accueillants et le train-train normal ne semble pas avoir été altéré par les événements de ces derniers mois. Et, pourtant, dès qu'on creuse un peu, c'est tout un pays qui souffre et un peuple qui ne comprend pas ce qui se passe. L'insécurité apparaît doucement, le pays s'appauvrit du fait de la disparition de certaines économies comme le tourisme, et les expatriés, très nombreux il y a quelques semaines encore, repartent tous vers leur pays d'origine. On comprend seulement qu'il faut s'habituer à autre chose, mais quoi ?

 

Il reste bien sûr de belles images et de belles réflexions au quotidien. Nous, les Français, sommes considérés comme radins, contrairement aux Américains, car, lorsqu’on fait du tourisme en France, quand on s'arrête pour faire une pause, on prend un « petit café » mais pas un gros « truc à manger ». Les rôles étant suffisamment bien répartis dans la maison entre les femmes, certaines font des études (biologie, théologie...) tandis que d'autres restent à la maison pour se consacrer à la cuisine (ce qu'elles appellent de la « cuisinologie »). Les enfants sont élevés sous la direction de trois ou quatre mamans et il n'y a pas de distinction entre cousins germains et frères et sœur. Tous appartiennent à la même famille et éventuellement se qualifie de « frères/sœur » authentiques mais ça s'arrête là.

 

Bref, de belles occasions de découvrir un monde communautaire qui nous est complètement étranger, de redécouvrir un français si typique et d'attendre avec impatience d'en savoir et comprendre plus sur ce pays, qui ne paraît demander qu'à continuer de vivre, sans se soucier de ces préoccupations guerrières, politiques et religieuses.

 

Quelques photos à venir...

 

À bientôt,

 

L'Abeille



27/05/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 81 autres membres