L'Abeille

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Mali – 19 septembre 2012 – Mopti

Avant d’arriver à Mopti, qu’on qualifie également de « Venise malienne », il faut compter une dizaine d’heures de route, où se mêlent nids de poule, asphalte, terre, travaux, véhicules en pannes, ânes ne trouvant de meilleurs endroits pour se reposer et vache suivant fidèlement la trop rare ligne blanche démarquant le milieu de la chaussée.

 

Les villages défilent. Le banco utilisé pour la construction rappelle par moment les maisons afghanes. Point d’étages, des murs fripés, quelques branches faisant office de charpente, des enfants partout, et un bazar bien organisé représentent le cadre de vie typique.

 

À mi-chemin, il faut s’arrêter à Ségou. De grands bâtiments coloniaux encadrent les rues tandis que des arbres centenaires s’alignent le long de la route, un peu comme Napoléon et ses platanes. À Ségou, on s’arrête pour ses poteries, quelques boutiques d’art, mais principalement pour son feu rouge. Il est ici source de plaisanteries et d’accidents… Installé depuis peu, il trône fièrement au centre de la ville. Mais ce n’est pas tout d’installer un feu rouge. Encore faut-il qu’on en connaisse l’utilité, et pas évident dans une ville où la majorité des habitants se déplacent avec des ânes.

 

Une fois mis en route, celui-ci a créé initialement plus d’accident qu’il n’a aidé à les diminuer. Les locaux n’en connaissant pas l’utilité, certains s’arrêtaient, d’autre non. Les collisions entre les ânes, les motos et les rares voitures étaient quotidiennes, chacun avançant à son gré et suivant la couleur qu’il lui plaisait de contempler. Dès son arrivée, de nombreux paysans sont venus se faire prendre en photo à côté de lui et la pharmacie faisant l’angle a dû devenir le lieu le plus rentable de toute la région, au regard du 4*4 flambant neuf que détient le pharmacien.

 

Anecdote passée, nous voici, quelques heures plus tard, dans la ville de Mopti. Là, tout s’organise autour du fleuve. De nombreuses pinasses transportent passagers et marchandises, tandis que tous les îlots du fleuve Niger sont habités par des pêcheurs ou éleveurs qui n’hésitent pas à faire traverser le fleuve à leurs troupeaux pour les amener vers des pâturages encore plus verts. Des charpentiers fabriquent un peu partout des célèbres pinasses, tandis que la ville résonne des vas et viens des embarcations chargeant et déchargeant.

 

La ville reste simple, petite et l’on imagine facilement la douceur de vivre qui y règne malgré un conflit à moins de 70 kilomètres. Carrefour entre le Nord et le Sud, les biens s’échangent et se vendent, le fleuve étant la colonne vertébrale qui, bien que malade, tente de résister aux assauts idéologiques qui divisent le pays. On devine les structures touristiques, absorbées par une disparition des toubabs venant autrefois chercher une aventure africaine, et une population qui semble se résigner et qui n’a d’autres choix que d’attendre et d’espérer.

 

À bientôt,

 

L’Abeille

 

Quelques photos à venir.

 



19/09/2012
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