L'Abeille

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Libye – 10 janvier 2012 – Benghazi

Près de 1 000 kilomètres séparent Benghazi de Tripoli. Le long de cette route, empruntée autrefois par les Grecs et Carthaginois, s'alignent de nombreuses villes que l'histoire ou la révolution récente ont rendues célèbres.

 

On pourrait commencer par le site romain de Leptis Magna : un des plus grands sites de Méditerranée, port célèbre il y a des milliers d'années car une des bases principales du commerce d'esclaves en provenance d'Afrique, d'animaux sauvages et autres produits qu’on ne trouvait que sous ses tropiques. Le site a été rénové dans les années 1930 pendant la colonisation italienne, entretenu par les Libyens depuis et laissé à l'abandon avec le début de la révolution. Une fois de plus, c'est seul qu’on déambule au travers de ces espaces et pierres qui ne demandent qu'à parler aux touristes qui, autrefois, foulaient les pavés (après avoir bravé une multitude de contraintes administratives).

 

S'ouvre ensuite une route qui, après 200 kilomètres de relative verdure, se transforme en un désert de pierre, de sable et de petits arbustes, le tout désespérément plat... La route passe par des villes dont les noms se sont affichés récemment dans la presse : Misrata, Sirte, Adjabia et Benghazi. Et, partout, la guerre a laissé des traces qui seront dures à effacer. Des zones entières de Misrata sont à reconstruire ; pas une maison de Sirt qui n'ait eu son lot d'impactes de balles ou d'obus, quand elle a encore la chance d'être debout. L'Est a été un peu plus épargné mais l'histoire ne s'est pas limitée à une notion de point cardinal. Chaque tronçon de route est parsemé de trou d'obus, de carcasses de chars ou de véhicules que les bombardements ont stoppés dans leur progression. De nombreux check-points lourdement armés stoppent les véhicules et, au milieu de ce désastre, les chameaux broutent tranquillement les touffes de gazon qui forment les bas-côtés de la route.

 

Chaque ville a vécu la guerre à sa façon, suivant le parti qu'elle a pris et, aujourd'hui, la reconstruction est partout. Les vendeurs de ciment font fortune, des minibus d'Égyptiens venus chercher du travail affluent et on ne compte pas les camions (égyptiens ou tunisiens) qui parcourent les routes pour y déverser quantité de produits chinois (cherchez l'erreur)... Bref, la vie reprend, mais les blessures vont avoir du mal à se guérir.

 

Quelques photos ajoutées. D'autres sont en cours et devraient suivre au plus tard demain.



10/01/2012
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