L'Abeille

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Sénégal – 19 juillet 2013 – De Dakar à Dakar

Siné Saloum, Gambie et Casamance, done !

 

Certes, il n'est pas possible de prétendre qu'en une petite quinzaine de jours tout ait été vu, bien au contraire, mais les ressentis sont bel et bien là et il est possible de savoir où est ce que maintenant l'on peut avoir envie de revenir. Ou pas !

 

Il est vrai que le Siné Saloum ne ment pas par ses paysages. Un pays plat, où la mangrove règne en maître, l'eau est partie intégrante du paysage, les bolongs sont les routes d'ici et une certaine douceur de vivre règne. Cependant, on sent une atmosphère étrange, comme si ce coin de paradis était en train de devenir un nouvel Eldorado pour les « toubabs » (Blancs), venant résider quelques mois de l'année ou vivre au Sénégal, après avoir déserté des endroits tels que la Casamance, ou en voulant s'éloigner, mais pas trop quand même, de la bruyante et grouillante Sally. Quelque chose cloche. Ici encore, les Sénégalais, bien qu'accueillants et souriants, restent accrochés à nos basques pour nous vendre un resto, un panier en osier ou des statuettes que nous ne retrouvons que trop à travers le pays. Une certaine gêne s'installe, comme s'il manquait une dose d'authenticité.

 

Quelques taxis plus tard, après avoir quitté le delta décrit ci-dessus, il faut négocier sévère à Kaolack pour trouver un véhicule capable de nous emmener vers la frontière gambienne. La présence de touristes déclenche les passions (et les prix) et, bien évidemment, le mot « pigeon » est parfois faible au regard de ce qui peut nous être demandé en terme de tarifs. Bref, négociations faites, la frontière gambienne n'est plus qu'à quelques heures. Chemin faisant, on n'oubliera pas les divers contrôles policiers qui cherchent la petite bête afin de glaner quelques menues monnaies.

 

C'est alors un autre monde qui s'ouvre. Une fois les passeports tamponnés, il faut « switcher » du français à l'anglais mais une certaine douceur de vivre frappe dès la frontière gambienne traversée. Il est de suite plus facile de sourire et rire avec tout le monde ! Certes, le passage du bac vers Banjul reste un moment d'agitations intenses, où quelques piroguiers essaient de nous appâter en lieu et place du traditionnel bac, mais rien d'extraordinaire et l'on peut profiter de la traversée la plus lente au monde (deux heures pour quelques kilomètres) pour s'imprégner des premiers indices d'un pays méconnu. Banjul (prononcez Banioul) semble s'articuler autour du président, roi, chef des armés... Ce dernier est présent partout. Les compagnies de téléphone, à travers des panneaux publicitaires, lui souhaitent un bon anniversaire ; d'autres suggèrent que voter pour LUI est un devoir national et l'on peut le voir bloquer une route entière pour circuler à bord de son 4*4 géant, escorté de ses quinze véhicules gavés de soldats armés jusqu'aux dents. La périphérie de la ville, quant à elle, semble « faite pour les touristes », de nombreux bâtiments et hôtels flambants neufs s'érigeant le long d'une côte encore sauvage. Mais, à quelques encablures, la nature est là : encore intacte, où de longues plages restent entourées d'une jungle qu'il est difficile de déchiffrer (et non défricher). La population est disponible et souriante, faisant passer plus facilement les quelques attrape-touristes qui sont tendus ! C'est un régal que d'évoluer dans ce tout petit pays où, pour se rendre d'un bout à l'autre, il faut environ trois heures (ce qui paraît être le bout du monde aux Gambiens).

 

Une rivière de plus enjambée et retour au Sénégal, dans cette région qu’on appelle la Casamance !

 

Certes, les procédures administratives restent « froides » (en conclure que l'accueil est identique) mais peu importe, direction Zinguinchor ! Et là, c'est un autre monde sénégalais qui s'ouvre.

 

On a l'impression de parcourir une ville endormie, où les vieux bâtiments coloniaux tentent de survivre, sans qu'un peu d'attention puisse leur être portée. Mais cela n'enlève rien au rythme de la ville, qui baigne dans une douce torpeur. Le reste de la Casamance est également à taille humaine. Les paysages sont resplendissants, mélange de terres cultivées, de cases, de forêts et mangroves, où les quelques villages bordant la route semblent ne prêter attention qu'au rythme du temps et des saisons qui s'écoulent tranquillement. Même Cap Skirring semble endormi, attendant le réveil saisonnier du Club Med, réelle source d'économie locale, partageant son territoire avec les pêcheurs. On y découvre également quelques bars où, tels les troquets français, des expatriés y passent plus de temps là que partout ailleurs, comptant poules, cochons et moutons traversant frénétiquement la rue afin de ne pas se faire écraser par les quelques tacots locaux. Sur le fleuve, des oiseaux de toutes couleurs côtoient dauphins et de supposés lamantins, qui se sont fait bien discrets à notre approche, et les pluies diluviennes brouillent en quelques secondes la ligne d'horizon, qui ne s'étend alors qu'à quelques mètres devant notre nez !

 

Pour ce qui est de la population, c'est également une myriade de styles, de religions (animistes, musulmans ou catholiques) et de langues qu'on retrouve ensuite sur le ferry reliant Ziguinchor à Dakar. Ce mélange donnant parfois quelques images décalées : on retrouve une ribambelle de musulmans en train d'écouter des chants catholiques joués à la flûte par quelques musiciens en herbes sur le pont de ce même ferry. Bref, comme vous l'aurez compris, ce grand Sud sénégalais ne semble manquer de charmes et plus de temps serait nécessaire pour le découvrir.

 

Mais il faut cette fois-ci penser à reprendre la route. Les 2CV sont prêtes et nous attendent pour partir vers le nord, avec de fortes chaleurs, dont nous avons été pour le moment préservés grâce à quelques fortes chutes d'eau providentielles.

 

Petite anecdote pour les accrocs de technologie. En France, avec l'avènement des Smartphones, on nous demande des microcartes SIM. Bref, une invention de plus, semble-t-il. Mais, ici, on a trouvé la solution. Plutôt que de s'embêter avec des formats supplémentaires, un technicien est dédié à découper les cartes normales au format désiré, à l'aide d'un ciseau, puis à les insérer dans votre portable high-tech ! Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Les initiés comprendront !

 

Sur ces quelques mots, toujours pas de photos mais, un jour, sûrement...

 

L'Abeille



19/07/2013
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