RDC – 1 – 26 décembre 2007
Salut tout le monde,
Je profite d'avoir un peu de temps, un ordi, Internet et de l'électricité pour vous faire un petit débrief’ de mes premiers jours.
Déjà, il y a des Noirs partout, on ne m'avait pas dit…
On commence par une arrivée à Kinshasa des plus chaotiques, entre un avion qui doit se garer sur une place de Smart, la piste d'atterrissage à traverser à pied, des militaires sur le pied de guerre partout, et 1 h 30 d'attente pour récupérer un misérable sac à dos, sur un tapis à bagages de 15 mètres de long pour plus de 400 personnes (mon vol + 2 autres), avec des gens qui se battent tout autour pour être les premiers devant les tapis, en criant des « respecte-moi, je suis un sauvage ! » ou « si tu me pousses, le diable ne sera rien à côté de ma colère ». Au moins, on est plongé dedans tout de suite.
Je passe sur les petits rackets en tout genre...
Jusqu'à ce matin, j'étais à Kinshasa chez une Canadienne qui m'a fait faire le tour de la ville, présenté pas mal de monde et emmené dans des quartiers comme j'en ai jamais vu... Bref, un premier aperçu haut en couleur.
Le moment fort fut le 24 décembre où, après avoir participé à une fête pour tout le staff local de l'organisation pour laquelle je travaillais (une vingtaine de personne), j'ai intégré pendant 4 heures (de 20 h à minuit) le programme « Enfants des rues », où, quand on voit la misère de ces gamins (plus de 20 000 enfants sont chassés de leurs familles et vivent dans la rue), on comprend réellement l'utilité de projets tels que celui-ci...
Je vous épargne tous les détails du type : hier soir, alors que j’étais en train de boire un verre sur une route (oui, j'ai bien dit sur une route !), on me demande si je veux de la chèvre ; je dis O.K. et, deux minutes après, on vient me présenter Biquette, avant de l'exécuter sous mes yeux, tout en me faisant choisir les morceaux que je veux manger...
Ce matin, arrivée à Lubumbashi, où je me retrouve le seul expat’ dans une maison de près de 200 m2 avec jardin, cuisinier et chauffeur. Je ne vais jamais vouloir rentrer en France...
Par contre, mon programme commence à s'affiner, et je pense que je vais vivre des moments fabuleux. Quasiment toutes les semaines, j’irai sur le terrain à Kalemie, puis, au minimum une fois par mois, faire dans un petit avion (uniquement le pilote et moi) la tournée des sept sites (Kalemie, Goma, Manono..., bref, tout le Katanga) pour acheminer vivres, outils et argent...
Côté boulot, ça va être une grande découverte, la montagne de travail est impressionnante, mais les sujets sont fabuleux.
Pour le reste, j'attends de voir un peu comment tout va évoluer.
Dans la vie de tous les jours, c'est un peu sport : beaucoup de coupures de jus, peu d'eau courante, des cafards omniprésents et gros comme des pouces (sans exagérer), des militaires à chaque coin de rue qui nous regardent de travers (les Blancs ne sont pas du tout appréciés au Congo), et des débuts de conduite tout en douceur car, à côté de ce que je vois et commence à comprendre, les Marseillais sont des gentlemans ! Et, depuis mon arrivée, j'ai dû emprunter 2 routes « goudronnées ».
Côté climat, c'est la saison des pluies, et 1 goutte africaine = 10 gouttes françaises.
Je ne pense pas que je pourrai vous faire beaucoup de mails aussi longs, alors ne m'en tenez pas rigueur.
L'Abeille
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