L'Abeille

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RDC - 13 février 2018 - Kinshasa

Si Paris s’immobilise sous une poussière blanche, il faut reconnaître que, lors de certaines pluies, il en est de même pour Kinshasa. Les canalisations, qui ont plus de 70 ans, ne savent pas absorber les flots divins.

 

En quelques minutes, Venise prend ses quartiers au Congo. Des chemins de briques s’organisent pour que quelques braves puissent avoir les pieds secs, à défaut du reste du corps. Quelques gros 4*4 fendent l’eau en ne cherchant guère à préserver les passants qui s’abritent là où ils peuvent. Dans les quartiers pauvres, l’eau se déverse, tel un dragon descendant de sa colline pour ravager et piller. Les maisons ne tiennent pas, elles s’écroulent, entraînant avec elles les rares biens possédés, et parfois même les humains qui, quel que soit leur âge, peuvent être surpris en plein sommeil. C’est alors un deuil incompréhensible qui s’installe, et l’on ne sait plus qui est responsable de quoi.

 

Et, bien sûr, qui dit insalubrité dit choléra. La maladie se propage dans une ville où les moyens de défense ne sont que trop peu présents. Et c’est tout une population qui se retrouve, en quelques semaines, à la merci d’une maladie menaçant tous ceux qui ne se savent pas comment lutter, tous ceux qui n’ont pas les moyens de gestes simples. Mais, ironie du sort, summum de la résilience congolaise, en trop peu de temps, la vie reprend son cours, en supposant qu’elle ne se soit jamais interrompue. Car il faut bien survivre.

 

Essayons de parler de choses plus réjouissantes… Le mariage. Si cela fut mentionné plusieurs fois, l’aspect juridique des choses n’a encore jamais été abordé. Bien sûr, ce ne sera là que quelques extraits récupérés au hasard d’une cérémonie civile, où le bourgmestre, fièrement, énonce certaines des conditions les plus importantes :

  • L’époux est considéré comme le chef de ménage et l’épouse lui doit obéissance.
  • Le mari doit assumer la charge familiale.
  • La consommation du mariage est obligatoire.
  • La femme se doit de suivre le mari là où il décide d’habiter.

Je ne sais pas si chacun trouvera cela motivant, mais je reste bien évidemment disponible pour toute demande en mariage suivant le droit congolais car, je cite l’élu municipal qui les a prononcés, « grâce à ces quelques règles élémentaires, bien des problèmes sont évités ». Des amateurs ?

 

Après le mariage, viennent les bébés. Ici, ce qui est important, c’est d’en avoir le plus possible. Tout d’abord parce que c’est ce que dit la Bible : « Peuplez la terre. » Dans un monde où la misère est le quotidien, les enfants ne sont, ici, pas vus comme une charge mais comme un avenir. Plus on en a, plus la chance d’être ensuite soutenu est importante. Peut-être qu’un tel sera ministre, un autre homme d’affaires, ou celle-ci fera un beau mariage. Mais, d‘ici à ce que ces prophéties se réalisent, il faut lutter, chercher, quémander pour essayer de nourrir une famille dans un environnement hostile, où rien n’est fait pour avancer, où chaque gain se fait au profit de tant de pertes que le non-respect de la balance de la vie conduit irrémédiablement à des catastrophes qui ne font que déshumaniser.

 

Quelques photos ajoutées.

 

À bientôt.

 

L’Abeille



13/02/2018
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