L'Abeille

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RDC – 29 août 2015 – Kinshasa

On pourrait se demander ce qu’il est possible de faire en RDC, si le tourisme existe ou si, a minima, en dehors d’une vie nocturne dense (à Kinshasa), la culture est partie prenante de la vie congolaise. Certes, malgré une école des beaux arts, les musées ne courent pas les rues ; seule la musique, avec la fameuse rumba congolaise, apparaît comme un marqueur culturel fort. Mais, côté nature, malgré tous les défis logistiques qui existent, il est possible de profiter de cette dernière, qui offre beaucoup de choses peu communes. Le Congo est le seul pays à abriter des bonobos. Ces grands singes, qu’on ne trouve qu’ici, ont une devise : « faites l’amour, pas la guerre ». Et, lorsqu’on visite un centre chargé de sauvegarder cette espèce (victime de la déforestation et de la consommation de viande de brousse), on est surpris de voir que, dès qu’une tension existe dans un groupe entre mâles, Mesdames Bonobos s’interposent en offrant leurs corps, ce qui a pour effet immédiat de calmer les ardeurs guerrières de ces Messieurs. On peut avoir l’impression de se trouver constamment dans un film de charmes mais le résultat est là… Peut-être un exemple à suivre pour résoudre les nombreux conflits humains en cours en ce moment à travers le monde.

 

En se dirigeant vers l’Est du pays (région de Goma), on peut aller observer les gorilles dans des conditions tout aussi bonnes que dans les plus grands parcs mondiaux. La population locale ayant pris conscience des potentielles ressources et de l’importance de préserver ces espèces, elle se place comme une des première garantes de ces trop peu nombreux individus. Pour ceux qui aiment marcher dans le froid, passer une nuit dans une tente où le confort se résume à un matelas et une tente au toit percé, il est possible de faire l’ascension du volcan Niravongo. L’intérêt, en dehors d’une marche menant à 3 500 mètres d’altitude, est de pouvoir contempler un cratère encore en activité, où la lave se livre à des jeux de lumières et des spectacles des plus inhabituelles. Vision impressionnante qui ne fait que nous rappeler ô combien petit est l’homme.

 

Il existe tant d’autres choses à découvrir, avec un peu de moyens et de volonté, que ces quelques lignes doivent être considérées comme une mise en bouche.

 

Revenons à quelques éléments un peu plus humains et la compréhension parfois surprenante que les policiers ont de l’état de droit. La prison est un élément indissociable à toute société mais on y trouve ici bien des surprises… On pourrait parler d’un récent cas, où des chèvres ont été emprisonnées, sous prétexte qu’elle n’avait pas de papiers… Les pauvres bêtes se sont donc retrouvées derrière les barreaux d’un commissariat de province, en attendant que leur propriétaire trouve, non pas des papiers, mais un peu d’argent pour les faire libérer.

 

Ou encore, cette famille qui se relaie en prison en attendant que le fils irrespectueux de l’ordre public vienne à se dénoncer. Tout commence lorsque la police recherche ce lascar pour des supposées fautes que je ne peux révéler (confidentialité de l’enquête oblige). Les policiers se présentent donc au domicile familial et, ne trouvant le suspect, décident de repartir avec la mère de celui-ci, en attendant qu’il ne se livre. En rentrant de sa journée de travail, le père trouve à la maison des enfants esseulés, le vendre vide, lui comptant les faits de la journée. Il se rend alors bravement au commissariat, aperçoit Madame derrière les barreaux et demande sa libération. Les policiers refusent car leur rejeton n’est toujours pas venu se rendre. Mais, d’un autre côté, Papa ne peut se passer de Maman car la popote doit être faite et les enfants nourris, lavés. De nombreuses négociations commencent alors entre les parties et une solution est enfin trouvée. Jusqu’à la reddition du prévenu, Madame passera les journées en prison, remplaçant Monsieur qui y aura passé la nuit. Cela permettra de continuer à nourrir le foyer en assurant un certain revenu. Il paraît que Monsieur passe maintenant des nuits certes un peu sobre mais que le calme lui convient à merveille.

 

À méditer.

 

Quelques photos dans la rubrique RDC.

 

À bientôt,

 

L’Abeille



29/08/2015
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