L'Abeille

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RDC – 8 novembre 2015 – Kinshasa

Un des concepts de base de l’économie congolaise est le « débrouillez-vous ». Ce qui, en d’autres termes, veut dire que, pour gagner quelques sous, les astuces, collaborations ou autres idées en tout genre sont les bienvenues.

 

On peut citer quelques exemples comme ce policier, judicieusement placé près d’un distributeur de billets, qui aide ceux qui ne savent pas lire ou utiliser leur carte de crédit. Il effectue toutes les tâches du client (y compris le code) et reçoit en échange un « petit quelque chose » pour le remercier de ses bons services. Un peu plus loin, c’est un laveur de voiture qui, sur chaque véhicule récuré (et payé), verse une petite commission au gardien de l’hôtel situé en face pour qu’il le laisse remplir son seau d’eau. Des groupes de mendiants s’organisent pour avoir un représentant, en général celui qui parle le mieux, pour demander de l’argent et ensuite se le partager. Et ainsi de suite… à tous les étages de la société, ce qui permet à chacun de survivre comme il le peut, principalement pour les plus démunis…

 

Ce concept de « démunis » s’adapte également très bien aux sociétés nationales, telle que la SONASS. Je parle ici de la Société nationale d’assurance, qui est en charge d’assurer toutes les voitures roulant au Congo. Le principe est simple : vous avez un accident, vous êtes remboursés mais, là, ce n’est que le concept… Dans la pratique, la SONASS ne dispose pas de fonds suffisants pour rembourser tous les conducteurs malchanceux et donc organise de temps en temps une grande loterie où sont piochées les personnes qui bénéficieront de la remise en état de leur carrosse. Et chaque société nationale réserve ainsi bien des surprises. On n’est ainsi pas surpris de savoir que des compagnies déficitaires distribuent cependant des dividendes à leurs actionnaires… Tout est possible, alors pourquoi définir des limites, puisqu’elles n’auront pour vocation que de déterminer les moyens de les contourner.

 

Sur un autre registre, on pourrait se demander ce qu’il est possible de faire à Kinshasa ou alentours, tant ce pays est méconnu ou est sur le devant de la scène pour des raisons pas toujours glorieuses. La nature, certes peu entretenue, est cependant une source de surprises étonnantes. En sortant de Kinshasa, à quelques heures de routes, s’ouvre le parc de Bambulu Mene. Lieu autrefois habité par des lions, éléphants, gazelles et autres, il ne doit y rester aujourd’hui plus que quelques buffles et deux ou trois grenouilles mais cela n’enlève rien aux charmes de cet endroit. Au fond y coule une petite rivière qui autorise le camping, où les quelques gardiens du parc s’activent à fournir de petits services pour arrondir leurs fins de mois. La savane s’étend à l’infini. La végétation gorgée d’eau est d’un vert chatoyant et l’on imagine sans mal la vie qui a dû y régner. Mais l’histoire, les guerres et la pauvreté ont pris le dessus. Mais un temps dans cet endroit fait oublier la frénésie de Kinshasa la Belle. Les nuits y sont calmes, les sentiers foisonnent et seul le crépitement du feu vient perturber l’atmosphère générale.

 

Et il reste tant de choses à faire… Visiter les chutes de Zongo, se rendre en train à Matadi, aller à la rencontre des grands gorilles, découvrir les îles du fleuve Congo, emprunter les pistes défoncées pour rallier Lubumbashi… Un pays continent qu’une vie ne suffirait pas à découvrir.

 

Quelques photos du quotidien kinois, de la ville et autres ont été ajoutées.

 

À bientôt,

 

L’Abeille



08/11/2015
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